Carnets de plongées

Goul du Pont, BSA, Provence

le 2015-06-14 à 09h50 – 40:00 min à 31.7 —

Paramètres de la plongée

Note:

★★★★★

Visibilitée:

★★★★☆

Palanquée:

FFESSM-Sout, Laurent Sebastien

Ordinateur:

Suunto Vyper

Température:

eau: 13.0 C, air: 13.0 C

Bouteille:

7.5 (7.5 l) 7.5 (7.5 l)

Profondeur:

31.7m max, 13.82m moyenne.

Lestage:

4.0 kg

Conso:

17l/min (1650l pour 95min.eq.surface)

soit:

Bloc 12l, de 200 à 62bar

Bloc 15l, de 200 à 90bar

Stage Initiation à la plongée spéléo 2/3

En plongée spéléo, on ne peut pas remonter à la surface dès qu’on a un problème, ni même compter sur son binome pour avoir de l’assistance. La sécurité se gére donc en Autonomie, avec de la redondance et de l’Adaptabilité. En mer, en cas de panne d’air, on fait signe à son binome. En spéléo, on a une deuxième source d’air qui permet de rentrer. On estime à 1/100 le risque de panne (d’un appareil bien entretenu), donc en redondance le risque passe à 1/10.000, ce qui est négligleable (il y a plus de risques d’avoir un accident sur le trajet (retour) du stage plongée, ou bien en transportant les blocks jusqu’à la vasque !). Il en va de même pour l’éclairage, deux lampes principales, et une faible puissance en secours. Pour la flotabilitée, la combinaison étanche permet de se stabiliser comme la stab ; et un deuxième ordinateur, ou un profondimètre + tables assurent la décompression. Enfin, un deuxième masque sur l’arrière du casque, le risque venant surtout de la lanière qui lache.

Dans le matériel nécessaire, on compte aussi un coupe-fil (sécateur, plutôt qu’un couteau qui demande deux mains libres), un compas et un dévidoir avec 50m fil, pour permettre de faire la jonction entre le siphon principal et un siphon annexe, peut-être réparer temporairement un fil d’Arianne coupé, ou autres solutions de secours en cas de pertes du fil principal.


Pour cette deuxième plongée, on continue à faire attention à la gestion de l’air et du compas, et en plus on fait attention à la distance du binome. On part donc à trois dans la vasque, en faisant attention à ne pas trop brasser le fond, mais ce n’est pas évident. On passe l’étroiture d’entrée du siphon à -12m, et on commence la progression spéléo. L’eau est plus claire que dans l’autre Goul, le plafond plus haut (2m), je préfére cette grotte !

La progression est rapide jusqu’au puit, mais cette fois on y descend ! La vision est toujours incroyable, un mélange de bleu/vert, avec des spéléonautes qui passent en faisant bonjour (d’autres palanquées du stage, mais aussi d’autres groupes de plongeurs). Dans le puits, on descent toujours fil en main, avec une corde d’escalade en supplément. On s’arrété à 30m, quelques mètres au dessus du replat du fond du puit, mais Laurent nous fait signe de descendre avec lui pour regarder la suite du siphon. Après être sur que ce n’est pas un piège pour être sur qu’on respecte les consignes, on descend 2m plus, voir que la galerie par effectivement dans les profondeurs souteraines. Brrr !

Au moment de descendre sous les 30m, on “transgresse les règles” si on peut dire, … du coup tous les deux élèves, on lache le fil instinctivement ! C’est bête les reflexes des fois ! Laurent revient à notre niveau, et comme convenu pour le retour … on éteint les lumières ! … mais on ne pense pas pour autant à rattraper le fil ! Dès qu’on coupe les lampes, on repense bien au fil par contre, qu’on trouve rapidement grâce aux lumières des autres palanquées au dessus. C’était en sécurité hein tout ça, Laurent savait bien ce qu’on faisait, ça ne risquait rien ;-)

La remontée dans noir se fait … à l’aveugle, à touche-touche palme/casque, c’est particulier comme sensation ! A la fin de la remontée du puit, je me réalise que je ne suis pas sur le fil principal, mais la corde d’escalade. Petite montée de tension pour retrouver le fil principal, quelques cm à coté, ça ne prend que quelques secondes mais on se rend compte de l’émotion que ça peut faire en cas de vraie panne de lumière (qui n’arrive pas si on respecte les régles), ou alors en cas d’eau troublée (ça par contre ça peut très bien arriver !!).

En haut du puit, Laurent nous fait signe en nous attrapant la palme, on rallume les lumières, et on part voir une gallerie annexe. Enfin on part voir, Laurent pose un fil de jonction avec son dévidoir, matérialise avec une flêche en plasque le brin de fil correspondant à la sortie (en cas de perte de visibilité, c’est la seule option pour savoir quelle direction prendre à la jonction !), et va attacher son dévidoir quelques mètres plus loin sur le fil d’Arianne de la galerie secondaire. Sebastien s’engage, fait quelques mètres et revient. J’y vais à mon tour, le fil remonte de quelques mètres, pour continuer en une galerie très étroite. Laurent me fait rapidement signe de ne pas aller plus loin, mais ça suffit pour se rentre compte que ce n’est pas évident d’aller en arrière avec des palmes ! En reculant/descendant, je me retrouve à cheval sur le fil, faut encore manoeuvrer pour s’en sortir, pas évident ! (D’après le topo, ils ont réussi à progresser dans cette galerie, je ne veux pas savoir comment !)

Laurent détache la jonction de fil, reprend sa flèche … et on rééteint les lumières ! Je pars en tête, on a 80m à faire jusqu’à la sortie. On n’avait pas discuté de protocole pour rester groupé pendant ce retour, du coup je vais à mon rythme. D’autres groupes s’arrêtaient tous les 15s, et attendait que celui de derrière tape les palmes avant de repartir, mais dans tous les cas on ne peut pas apporter d’aide, donc autant avancer ! Quelques mètres avant la sortie on commence à apercevoir le bleu pale de l’extérieur au travers de l’étroiture, c’est quand même rassurant ! Je passe l’étroiture les yeux fermés pour finir l’exercice, et j’attend quelques seconds avant de voir Sebastien resortir. Je me suis quand même demandé un instant si je ne les avais pas semé sur le retour, je peux palmer vite quand je ne fais pas attention ^^.

Au moment d’éteindre les lampes, on en avait parlé avant de plonger, je devais commencer à partir sans prendre le fil en main. Depuis la surface, j’avais cru un instant que ça pouvait être faisable. Ben en éteignant la lumière, je me suis précipité sur le fil quand même !! J’avais oublié là discussion, mais aussi, en sortant du puit sans avoir la main sur le fil principal je m’étais rendu compte que ça pouvait être paniquant de ne pas savoir où était ce fil d’Arianne !!

On finit par 3’ de palier à 3m, à la lumière du jour mais au milieu des algues !

       
Photo Michel Conte, Marine et Lac-du-bourget.fr (topo plongeesout.com).